Céramiste / Installation

Nathalie Doyen

  CV

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Adr: Chemin de Latinne, 14  

B 4263 Tourinne-La-Chaussée / BELGIQUE  

Tel:
+32(0)479 90.66.59   

E-mail: nathaliedoyen@yahoo.co.uk  
Le site Internet de l'artiste :
www.nathaliedoyen.be  



Amertume profonde
1995 et 2007, terre cuite enduite d’oxydes et cire, 5oo x 250 cm


Amertume profonde
détail

Démarche

Nathalie Doyen élabore ses travaux en douce simplicité.

Oeuvrant par expérimentations et intuitions, elle crée minutieusement une multitude de modules qui - assemblés - composent un espace graphique et musical. Elle y interroge la structure mais aussi le mouvement, le rythme et le temps.

Chacune de ses expositions matérialise un état précaire révélateur d'un vaste processus de création imperceptible. "La mise en vue" est ici comparable à une cristallisation éphémère de recherches en perpétuelles transformations.


"Papier Musique", 1996.

Rouleau de papier découpé. Diamètre 80 cm.

Les "rouleaux de voyages" sont emblématiques de ce processus: non exposés, jamais révélés aux regards du visiteur, ils sont néanmoins fondamentaux dans le parcours créateur de l'artiste.


Détail "Papier Musique"

Réalisés patiemment depuis plusieurs années, ils recèlent une grande quantité de dessins épurés d'éléments du paysage et de l'environnement, des enregistrements subjectifs de fragments du monde.

C'est dans ces ensembles de références que l'artiste choisit les structures de la majorité de ses compositions. Elle recourt à différents supports pour la concrétisation des modules graphiques, mais, le plus souvent, cette céramiste de formation s'adonne au plaisir du travail de la terre.

Les compositions réalisées par l'assemblage de ces modules possèdent - tout comme les "rouleaux de voyages" qui se déroulent sans début ni fin - un rythme particulier: cyclique, indéfini, sériel … .

A l'image de l'oeuvre "Passage", témoignage photo d'une transcription graphique de l'artiste au sein d'un paysage enneigé, ses oeuvres existent temporairement.

Elles prennent corps selon un certain nombre de formules de construction adaptées à chaque espace de présentation.

Le rythme propre aux réalisations de Nathalie Doyen est ainsi comparable à celui d'une musique aléatoire dont le déroulement dans l'ensemble serait fixé mais dont les détails procéderaient du hasard et du lieu, une forme musicale ouverte aux options de l'interprète. Un rapport de proximité est nécessaire pour percevoir, au-delà des compositions, la richesse des notes qui les constituent.

L'artiste conçoit effectivement ses oeuvres telles de sobres partitions révélatrices de nombreuses vibrations, détentrices de multiples interprétations.

La lumière, l'ombre ainsi que leurs modulations respectives jouent à ce titre un rôle déterminant dans le parachèvement de ses travaux: elles suscitent d'infimes variations sur les nombreuses déclinaisons de blancs employées dans les réalisations.

L'artiste a par ailleurs conçu plusieurs oeuvres qui offrent au visiteur - sur un mode méditatif ou ludique - la possibilité de manipulations, de réalisations d'un nombre exponentiel de combinaisons.

Février 2003 - Bénédicte MERLAND  
     

 

Ludovic Recchia - Musee Ianchelevici Au départ de regards furtifs sur les chose du commun (paysages, objets, etc.), de coups d'œil vifs qui n'enregistrent pas servilement le réel mais en distillent les traits essentiels, Nathalie Doyen a matérialisé un univers d'objets anonymes dont elle dessine les profils par centaines, à la manière du calligraphe chinois, sur des rouleaux de papier. Il s'agit de formes simples ou complexes, abstraites, le plus souvent géométriques, qui n'existent jamais isolément mais selon leur rapport à des ensembles qui le dépassent, tel le sujet d'une œuvre de Gaspar David Friedrich, perdu dans l'immensité d'un paysage de montagne.

Une installation baptise “Undertow” (1999-2000) consistait ainsi en la disposition, posés en constellation sur le sol, de milliers de ces petites formes moulées, en terre blanche, inspirées par ce fameux lexique visuel. L'œuvre reconstituait, selon le regard de l'observateur, tantôt une sorte de galaxie en deux dimensions, tantôt une maquette de cités sans fin, ou encore, un paysage minéral semi abstrait.

Dans “Un souffle sous mes paupières” (2001), œuvre exposée en permanence au Musée royal de Mariemont, Nathalie Doyen abandonne la terre pour nous raconter l'histoire du d'un lieu par la présence du vent. Comme eut pu le faire Alexandre Calder, elle crée une œuvre silencieuse, entre matérialité et immatérialité, en totale appréhension de l'atmosphère du site. Le signe initial est cependant beaucoup plus simple mais d'une force insoupçonnable : des bâtonnets de porcelaine façonnés entre ses doigts, suspendus ensuite par des fils et concentrés par centaines en ondée, au gré des courants d'air du lieu où elle les a «installés ».

Dans la grande salle du Musée Ianchelevici, elle décide ici reconstruire une œuvre abstraite, sorte d'immense colonne vertébrale constituée de la mise bout à bout de plaques en terre cuite colorée. Pour réaliser chacune d'entres-elles, Nathalie Doyen est, une fois de plus, partie de ce fameux lexique. Le jeu consistant ici à adoucir les différences trop grandes entre chaque forme, en créant leurs valeurs intermédiaires. Sur toute sa longueur, l'œuvre est ainsi animée de nervures résultant des lignes de force de ses quelques formes archétypales de départ. L'œuvre est ainsi graphique mais tout aussi minérale, comme taillée par le vent.

Tout récemment, l'artiste s'est lancée dans la création de petits objets présentés en murale; Ces formes, également primordiales, tantôt cuites, tantôts crues, sont des machines à nourrir notre imagination. S'agit-il d'êtres vivants, de pierres poncées par le ressac, d'organes humains...? A moins qu'elles ne soient simplement ces objets qu'enfants nous désirions collectionner, sans trop de raisons, pierres ramassées la vie durant, devenue familière, talismans d'une tribu réelle ou imaginaire? La réponse est dans le regard que l'artiste porte sur le Grand Œuvre du commun.

Affranchie de la technicité de la céramique, discipline à laquelle elle a été formée à l'Académie de Tournai, enseignant toutefois celle-ci, Nathalie Doyen mène discrètement, secrètement même, une œuvre plastique dont la simplicité apparente cache un riche univers intérieur.

Ludovic Recchia, Musée royal de Mariemont, octobre 2006   

 

FRAGMENTATIONS OU TRACES DE TOPOGRAPHIE

La sortie de l'atelier constitue la première étape d'un long cheminement entre pensée et acte. L'observation, attitude élémentaire mais combien dense et fructueuse nourrit le geste d'abord incertain. Le poignet cherche la cadense, l'image est apprivoisée et se laisse coucher sur de longues et étroites bandes de papier: carnets de voyage, rouleaux de mémoire.

Ancêtre du livre sacré, le rouleau offre une plus grande liberté. Il génère le devenir. …

La main déroule, la pensée s'enroule … le temps s'égrène au rythme de ces signes topographiques; germination d'une nouvelle écriture.

La transcription schématique de l'environnement suggère à Nathalie Doyen le rejet de l'anecdote, le refus de l'échelle de grandeur. La dimension du nuage concurrence celle du caillou, de la poussière, de l'horizon et la hauteur de la cheminée se moque de celle de la façade des maisons.

Ici et là surgissent des figures minérales, zoomorphes … organiques.


Détail "Undertow"

La patience engendre la forme. L'image figée s'étoffe dans l'atelier laboratoire.

Les petits volumes de plâtre (de terre, de porcelaine ou de béton) se multiplient.

Ils opèrent par envahissement.

D'abord dispersés, ils se concentrent ensuite dans un mouvement centrifuge et enfin terminent leur course, disséminés, comme si la main venait de les semer.

L'ultime étape consiste à investir le site offert et/ou choisi. L'intervention s'inscrit de manière minimale jamais brutale. L'artiste reste attentive à ne pas s'imposer à la nature du lieu, elle refuse de la contrarier pour garantir son harmonie. L'instrumentation se veut ludique. Cette mosaïque de petites structures blanches, à la géométrie élémentaire, invite la lumière à se diffuser évoquant ainsi l'architecture lactée des villes orientales.

Ces traces virginales dissertent de plein et de vide, d'éphémère et de continuité.

Elles invitent votre pas à épouser avec humilité une géographie autre du paysage.

Les années précédentes témoignent aussi

 - de mouvements murmurés
 -
de chromatismes sobres (blanc-noir-tons de terre)
 -
de techniques délicates
 -
de matériaux sensibles (lignes de feuilles, cercles d'écailles,
    empreintes dans la neige, papier ajouré d'une infinité de picotages,
    connivence de la lumière …)
 -
de matériaux "virils" (austères murs de briques scellés sur une impasse)

Si ces actes passés, présents et à venir s'habillent de discrétion, ils ne réduisent en rien l'ampleur et l'éfficacité de la confidence. Dans cette perspective, ils prolongent le propos suivant de l'extravagant et toujours pertinent Joseph Beuys (1921-1986): "Le monde dépend de la constellation de quelques parcelles de matière".

Novembre 2001 - Catherine Charlier   

 

 


Préméditation
2009
intervention in situ réalisée en résidence à SENTIER ART 3, au Bois de Belle Rivière,  commissaire Suzanne FerlandL , avec  le  Musée d’Art Contemporain des Laurentides, au Québec. Inclusions de ciment blanc teinté dans un tronc  de pruche. Longueur de 21 pas. Photo Michel Dubreuil


Préméditation
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Domika
2009
Terre cuite colorée, terre crue, feuilles d’arbre, fil.350 x 80 cm.Photo Paul Hansquine


Domika
vue profil
 


Traversée
2009
installation in situ,  Galerie de l’ô à Bruxelles,  argile, engobes, oxydes, pigments,patine d’huile et graphite. 16 mètres. Photo Laurence Van Nieuwenhoven


Traversée
détail

 


Flow
2008
installation réalisée en résidence pour le Musée de la céramique belge du FLICAM, FuLe International Ceramics Arts Museum, à Fuping, en Chine. Colombins de terre colorée, courbés, juxtaposés sur des blocs de grès. 600 x 25 x 25 cm


Flow
détail
 


Bien dans son assiette
2008
réalisé en résidence pour le Musée de la céramique belge du FLICAM, FuLe International Ceramic Arts Museum, à Fuping, en Chine.Support et technique locale d’émail gratté. 45 cm de diamètre


Bien dans son assiette
détail


Passage 2
2007
installation temporaire in situ, 6ème Biennale Artour, anciens charbonnages de Bois du Luc, terre cuite enduite d’engobes et d’oxydes, 900 x 90 cm


Passage 2
détail
 


Peau de chagrin
2007
papier brûlé, 35 x 35 cm



feu de chagrin
2007
papier brûlé, 70 x 35 cm



Trésors
 2007, 2008, 2009
argile, engobes, oxydes, patines, 8 x 8 x 3 cm


Trésor



Liaison
2006
installation temporaire in situ, journées du patrimoine, ferme de la Basse-Cense, Ramillies, bois, tissus, plastics de récupération, 27 mètres


Liaison
détail


Videre
2007
installation temporaire in situ, Musée des Beaux-Arts de Tournai. Argile cuite et gyproc. 700 x 32 x 28 cm


Videre
détail


Dais I
2004
Terre engobée, 22,5x20,5x8 cm
Collection Wouter DEBRUYCKER, GAND (B)

 


Equilibre
2002
Terre cuite. 7 mètres.

 


Die Zauberkiste
2002
Empreintes, traces, tracés de 6 éléments: végétation, bois, pierre, terre, eau, air. Terre cuite. 120 x 120 cm.
Collectie Vincent BAZIN, Grenoble (FR)
 


Equilibre vertebral
2002
Terre cuite. 7 mètres.
Trajectoire"Trajectoire", 1994.
Porcelaine modelée et cuite. 44 mètres.


Equilibre vertebral
Détail
 


Un souffle sous mes paupières
2001
ferme de Wahenge.

Installation conçue pour le parcours d’art contemporain des fêtes de la Saint Martin à Tourinne-la-Grosse, Belgique.

Porcelaine modelée et cuite, fil à coudre. 400 x 130 x 40 cm.

Installation acquise par la Communauté française de Belgique et montrée en permanence dans le hall du Musée Royal de Mariemont.
Photos: Jacky Lecouturier.

 


Voirie Blanche
2001
Symposium international Sculpture/Nature, “la Fête de Mai”, Gesves, Belgique.
Béton blanc, formes de 5 à 25 cm, parcours de 250 mètres.

 


Undertow
1999 –2000
Argile blanche modelée et cuite. Diamètre 4 mètres.
Collectie Vincent BAZIN, Grenoble (FR)


"Undertow"
Détail
 
 


Capter / Inscrire
2000.
The Flying Cow Project "ZOU", Bruxelles.
Papier aluminium roulé, collé. 160 x 120 x 10 cm.


Capter / Inscrire
Photo: Héléna Belzer.
 


Construction Rouge
1997

Symposium de Sculpture HEPS 97, Entreprise de Construction Macors,
Hamois-en-Condroz, Belgique.
753 blocs de terre cuite, mortier. 7,5 x 2,6 x 1 mètres.
Photos : Jacky Lecouturier.
 


Holzweg
1994
Terre cuite colorée, feuilles d’arbres, fil.
350 x 80 cm.


Holzweg
Détail

 


Trajectoire
1994
Porcelaine modelée et cuite. 44 mètres.


Trajectoire
Détail

 


Brisures
1994
Terre cuite gravée, engobée, fil enduit, tige métallique
210 x 200 cm.


Brisures
Détail

 

Artistes de La Communauté Française Walonie Bruxelles

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