Marie-France Lejeune Née le 18 décembre 1957 à Lorient
Objets photographiques Les objets photographiques de Marie-France Lejeune sont avant tout des pièges visuels. Ce sont des éléments réels (meubles, objets) qu'elle démonte après les avoir photographiés. Ensuite, comme le ferait une couturière, elle les découpe en se servant de la photo comme patron, puis elle assemble tel un puzzle, sur le mur, les morceaux de matériau afin de restituer l'illusion de la tridimentionnalité des objets. L'objet espace photographique. L'objet garde donc à peu près ses dimensions d'origine, sauf pour la profondeur car il se trouve complètement raplati. "Mon travail se situe dans le
décalage entre "la réalité" (ou du moins ce qu'il est
convenu d'appeler ainsi) et la "réalité photographiée"..... Réduit à deux dimensions, l'objet exposé est alors contraint à une image fixe quelque soit le déplacement du spectateur." Ce qui m'intéresse précisément c'est le passage d'un volume à un objet en deux dimensions lorsqu'il est photographié. C'est cet "aplatissement", "écrasement" de l'objet et de l'espace, c'est la métamorphose des formes dans ce passage : un même objet revêt des aspects tellement différents selon l'angle de prise de vue". La photo, qui est à la base du processus, a en fait disparu de l'oeuvre et l'objet photographique de Marie-France Lejeune est devenu un objet d'illusion
conversation Artothèque Antonin Artaud Il semble que dans les diverses formes qu’a pris ton travail, la photographie intervienne toujours, qu’elle soit ou non directement présente dans les objets que tu montres. Certains de mes travaux sont des photographies. Parfois, la photographie n’est qu’un des éléments constitutifs de l’objet que je montre. C’est le cas des aquariums photographiques, des cadres photographiques, des boites, des tiroirs et de l’armoire*. Dans d’autres travaux la photographie est totalement absente matériellement, (en tant que papier photographique) mais a une présence incontournable dans le processus de fabrication : je choisis un objet, (par exemple, un fauteuil ou un lit), je le photographie et c’est à partir de cette photographie que s’engage le processus de « mise à plat » de l’objet. J’utilise l’image photographique comme un modèle, un patron qui va déterminer la forme, la dimension de chaque partie de l’objet photographié. D’un volume, il devient un objet en deux dimensions : le meuble est déconstruit, puis reconstruit de telle sorte que l’objet réapparaisse avec ses dimensions initiales (échelle 1/1), mais en ayant été mis à plat. Il va être présenté accroché au mur au même titre qu’une photographie ou qu’un tableau. Pourquoi partir d’une photographie, ne pourrais-tu pas partir d’un dessin ? Non. Mon travail se situe dans le décalage entre « la réalité » (ou du moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi), et « la réalité photographiée .» La représentation photographique m’intéresse particulièrement parce qu’elle n’a pas le même lien à « la réalité » qu’une représentation graphique. Elle est vécue comme une représentation plus fidèle, plus objective. Ce lien semble privilégié car direct et mécanique. En somme les objets mis à plat sont des copies de photographies réalisées avec des matériaux réels. Oui, j’utilise l’image photographique comme un calque, un patron, un plan. Ton travail cherche t-il a produire un effet de trompe l’œil ? Non. Le trompe-l’œil utilise des artifices de perspective. Je fais également référence à la perspective puisque je travaille par rapport à la représentation photographique. A ce niveau là, mon travail peut donc faire signe en tant que trompe l’œil. Le rapprochement s’arrête là; le trompe l’œil cherche à donner l’illusion d’objets réels en relief. Dans les objets que je crée, il n’y a pas cette recherche de relief : je pense qu’en face d’eux on perçoit, dans une sorte d’ambiguïté immédiate du regard, à la fois les formes qui indiquent la profondeur (par l’utilisation de la perspective linéaire) et la surface qui montre la planéité (même si parfois, pour des raisons techniques il y a superposition de matériaux). Si je voulais réaliser des trompe-l’œil je travaillerais les matières, je modifierais les coutures des objets matelassés, je trafiquerais les nervures du bois… J’exploiterais également les effets d’ombre et de lumière pour créer l’illusion du relief (…). Extrait (*légèrement actualisé) de la conversation avec les responsables de l’Artothèque Antonin Artaud Marseille 2000 (Cf. ; Cahier n° 27, janvier 2001)
[CV] Contactez l'artiste Marie-France
LEJEUNE e-mail: lejeune.mf@free.fr Artiste
découvert par LaGalerie.be
à la Galerie Bruno Delarue 2003 / Paris.
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