Peintures & écritures / Installation

Bernard Coulon

 

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Bernard Coulon
& Annie Brasseur

 Interview Télévisée expo Gamma 2004
(Antenne Centre TELEVISION)

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Stèles de lumière

Après bien des recherches, mon travail sur le verre commence en 1990. Pourquoi le verre ? Le verre m’a toujours questionné : sa surface pratiquement invisible (être et ne pas être) et son espace à la fois limité et illimité de par sa transparence.

Le choix de la « stèle » s’impose rapidement, avec évidence. La stèle s’inscrit dans l’antique tradition qui consistait à marquer des espaces singuliers, simples croisements de chemins ou lieux de spiritualité.

Au début, de simples lignes, gravées ou peintes, donnent des directions, ouvrent l’espace et le fendent. Fendre l’espace extérieur… Puis, progressivement, les lignes deviennent signes. Les blancs se différencient, blancs opaques, blancs purs, quelquefois transparents, d’autres comme usés.

L’essentiel devient alors pour moi d’augmenter la transparence, la vibration des blancs et des noirs, la spiritualité de la lumière. Ces stèles de verre font jouer les variations de la lumière. Je cherche une vibration musicale. Parfois la couleur vient participer à cette vibration.

Les signes se précisent et se différencient. Ils peuvent rappeler des alphabets inconnus, disparus. Il ne s’agit pas d’une écriture : les signes sont des traces, comme les cendres. Ce qui n’est plus est là, sous forme de fragments.

Je travaille sur le vide, sur l’insupportable mémoire.

                                                          Bernard COULON   


"Hommage à Beethoven" 

« Les Veilleurs du Temps »  de Bernard Coulon

Dans son petit livre Marelle sur les Parvis, Gabriel Bounoure, de la Nouvelle Revue Française écrivait : « Si variés, si follement sensibles, si noirs, si désespérés, si pleins de rumeurs d’univers, si emportés par un temps inconnu ou immobilisés dans l’instant de félicité, tous les grands poèmes d’aujourd’hui témoignent de l’aptitude de l’homme à parler à l’homme au dessus de l’abîme, - comme si le poète jugeait possible de se faire créateur de l’homme avec son souffle, l’espace d’une seconde, comme s’il jugeait possible de faire de sa particularité compliquée et misérable la manifestation de cette simplicité absolue – qu’on ne peut sans doute refuser d’appeler l’Etre ».

Avec ses mains, avec son âme, mais sans que cela fasse référence d’aucune manière à une quelconque foi, il me semble bien que c’est précisément là ce qu’entreprend Bernard Coulon à travers ses stèles et ses talismans, tous ces poèmes matérialisés, que vous découvrez aujourd’hui.

Comme le met en évidence la disposition des pièces dans l’espace, Coulon joue sur la profondeur de la lumière, qu’il creuse, piège, canalise, explore de toutes les manières par le moyen de couleurs qui ne sont que rarement chaudes, d’alphabets de signes perdus qui renvoient à un mystère qu’il nous laisse le soin de percer une fois franchie la lisière de verre qui en cèle les arcanes. Aboutissement d’une longue démarche qui offre les clés d’une traversée, moins évidente qu’il n’y paraît, des apparences, cette oeuvre se met en résonance avec le réel, par la médiation du verre, tout en conservant une part de son secret qui est aussi celui de l’artiste, qui se livre ainsi tout en se protégeant. En résonance, ai-je dit, car, comme l’indiquent certains titres, une vibration parcourt ces travaux, établissant une relation au monde dont on ne peut que constater qu’elle n’est pas sans liens avec ce qu’il faut bien appeler le sacré, en ce qu’il est volonté de conjurer la mort, dont les cendres rappellent le caractère inéluctable, mais un sacré qui prend la forme de l’attente, au moins d’un questionnement sur la présence, au sens où l’entend Yves Bonnefoy, de présence au monde.

Car ici, on piège le temps, on dialogue – mais avec qui ? – sur le silence du temps, on veille dans le silence et la durée, on transmue par une alchimie à nulle autre pareille la lumière en temps, un temps qui au-delà des hommes, devient celui de l’œuvre, qui comme toutes les œuvres de quelque importance, transcende l’humaine condition en l’éclairant.

 « Etre au monde est une belle œuvre d’art qui plonge ses artisans dans la nuit », disait René Char. Bernard Coulon, lui, nous plonge dans la lumière hiératique d’un temps qui vibre, où la beauté, ce caprice du hasard dans l’œil de celui qui regarde, vient nous prendre la main pour nous conduire au-delà des miroirs.

Patrick Lepetit                                                                                                     


"Les signes perdus"
100x100x5cm
verres poncés, acrylique
2007

Bernard Coulon, arpenteur d’alphabets perdus

Entre des colonnes de verre et de bois, le regard chemine. Il est dans un sanctuaire et l’allée qu’il parcourt le mène à la découverte des « Veilleurs de Lumière ».

Sous les apparences

Notre époque est prolixe en signes qui finissent par nous agresser. Beaucoup d’entre eux, visibles et décodables au quotidien, sont vides de sens.

Le parti pris de Bernard Coulon est de travailler sur des signes dont le code nous échappe et qui, par voie de conséquence, se chargent de sens multiples. A la monosémie du mercantile et de la consommation consentis, il oppose la polysémie de l’énigmatique et de l’immatériel qui se méritent.

Les alphabets auxquels il se réfère ne sont pas les nôtres. Ils ressemblent à des écritures diverses : runique, grecque, hébraïque ou cunéiforme. Peu importe. Il n’est pas question de les déchiffrer mais de se laisser imprégner par leur agencement rythmé.

C’est la première étape à franchir. Celle de la lecture. Vient ensuite celle de la confrontation avec le temps et avec la transparence. Car ces caractères sont insérés dans des boîtes de verre comme de précieuses pièces de musée.

Gravés ou découpés, ils sont inaccessibles au toucher puisque enfermés. Ils sont assemblés sur des plans parallèles destinés à les mettre en jeu avec l’opacité et la translucidité, la couleur et la lumière.

Dans l’impénétrable

En couches successives, les messages se dissimulent ou se laissent apprivoiser, deviner, sonder. Le temps les a amalgamés au sein d’un espace protégé. Ils sont là, à la fois présents et absents.

Certains redisent des formes jumelles comme en écho à l’encontre de celles qui récusent de coïncider avec leur pseudo-clones. D’autres disparaissent ou sont complémentaires et quelques-uns s’accrochent sur des débris de vitrage, vestiges conservés avec soin en dépit de quelque cataclysme.

L’enjeu est un balancement entre masqué et dévoilé, lisible et illisible, surface et intérieur, intact et dégradé, montré et supposé, intégral et fragmentaire. S’établit alors une sorte de jeu interrogatif à propos de la réalité d’une trace ou d’un discours, de la fragilité d’un texte ou d’une œuvre d’art, de la pérennité d’un travail ou d’un message, de la durée du vivant et du vivace de son souvenir.

La lumière qui joue  à travers ces stèles est fugace et changeante. Ces « Veilleurs de Lumière » sont aussi des « Veilleurs du Temps ». Ils incitent à méditer sur le fragile et l’inconnaissable. Ils témoignent de la supériorité du sensible sur le rationnel. Cette modernité nous emmène dans une époque imaginaire, intemporelle.

 Michel Voiturier (à propos de l’exposition “ Alphabets perdus ”   
à la Galerie Balthazart de Tournai)   

 


"Palimpseste"
100x100x5cm
verres, acrylique
1999

 

  
 

1999 - 2008
 


 
Bernard COULON


"Grandes Vibrations"
Stèles, Installation

200x35x5cm
verres, acrylique
2008


"Le Veilleur du silence"
"Le Veilleur de lumière"
"Piège à  temps"

Stèles, Installation

verres, acrylique

2007


"Le veilleur de lumière"
Stèle,
détail
155x31x5cm
verres, acrylique
2007


"Les signes perdus"
verres poncés
2007


"Petite prière"
Stèle, détail

140x35x5cm
Verres, acrylique
2006


Stèle, détail


"Stèle"


"Tablette aux cendres blanches"
100x40x5cm
verre poncé et peint, cendres, bois

  
"La Grande Prière"
verres - acrylique - cendres
150x60x5 cm
2005


"La prière noire"
face A
145x50x5cm
verre poncé, acrylique
2004


"Prière de cendre"
105x50x5cm
verre, cendres, acrylique
2004


"Talisman aux cendres"
105x50x5cm
verre, bois, cendres, acrylique
(collection particulière)
2003


"Linceul a la grande prière"
(Détail)

2003


"Linceul"
150x60x5cm
verre, cendres, acrylique
(collection particulière)
2003


"Linceul"

détail
144x33x5cm
verre, bois, cendre, acrylique
(collection particulière)
2003

 
"Les veilleurs du temps"
Stèles, Installation
2002


"La déchirure"
Stèle face A
144x33x5cm
Verres, acrylique
2000


"Les signes perdus"
160x60x5cm
verres poncés, acrylique
(collection particulière)
1999

 

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