Technique mixte       

Marc Bis

  

2008 - 2009  

2004 - 2007   

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adr:  22, Place Saint Denis  
4500 Huy / Belgique  

Tél:
+32(0)496 87 51 47
 
e-Mail: marc.bis@skynet.be  

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Originaire de Huy, Marc Bis est un artiste qui gravite depuis un certain temps dans la sphère dite de l'Art numérique. Ses compositions-collage à tendance sociopolitique ont la spécificité de créer des climats, des ambiances particulières où s'entremêlent dans un même cadre des temps historiques différents. Se dégageant sur fond de couleurs froides, on y découvre généralement des silhouettes affairées nous rappelant des scènes de la vie quotidienne associées à des scènes de conflits. Comment peut-on se contenter de vivre tranquillement, vaquer à ses occupation, alors qu'autour de nous, on égorge, on viole, on tue et cela depuis la Nuit des Temps? Cette question, Marc Bis se la pose souvent. Par la mise en lumière des trous d'ombre de notre conscience commune, son travail peut s'interpréter comme une sorte d'exutoire cathartique. Il a été récemment remarqué par deux jeunes curateurs américains et figure actuellement dans une exposition à consonance sociologique qui se trouve sur le net: "www.media2politic.com"

Lino Polegato in Flux News-janvier 2007  

Les ombres de la guerre

D’emblée les tableaux de Marc Bis captent la vue. Ils se présentent en contraste absolu entre le noir des personnages et les couleurs du décor. Les êtres ressemblent à des silhouettes de théâtre  d’ombres chinoises. La simplification n’est qu’apparente.

Si on songe à l’imagerie d’Epinal, c’est sans nul doute à cause de cela. En effet, au cours du XIXe siècle, l’imprimeur Pellerin inonda la France de gravures populaires à la gloire, notamment, de Napoléon et de l’armée. Les scènes au dessin simplifié avaient un aspect  naïf qui tablait avant tout sur l’émotion au premier degré.

Aujourd’hui, la photographie, les reportages filmés, les fictions cinématographiques guerrières ont remplacé les planches imprimées vendues par les marchands ambulants. La peinture historique, comme la pratiquaient les Gallait, Wiertz, Delacroix, David..., n’existe plus. Il fallait donc exprimer autrement à la fois l’historique et le militaire.

Marc Bis  (dont le pseudonyme lu en ordre inversé se prononce Bis Marc faisant ainsi allusion à Bismarck, ce belliciste allemand à l’origine entre autres du conflit de 1870 avec la France) a choisi de privilégier trois éléments. D’abord une mise en espace assez large, en quelque sorte cinémascopique, dans laquelle se répartissent éléments de décor et personnages. Ensuite des juxtapositions d’aplats, souvent circonscrits dans des formes géométriques, aux couleurs jamais virulentes et tirant plutôt du côté du pastel. Enfin, ces fameuses silhouettes sombres réparties un peu à la façon dont les gamins de jadis agençaient leurs soldats de plomb lorsqu’ils jouaient au stratège de salle de jeux.

Cet ensemble focalise le regard. Il se promène sur les œuvres avec le plaisir que provoque l’illusion de tout reconnaître à première vue. Pourtant, à y regarder de plus près, il apparaît vite que Bis fait appel à notre sagacité. De même que les images d’Epinal destinées aux enfants leur proposaient des formes cachées à l’intérieur du dessin et qu’il fallait deviner. Ici, les silhouettes possèdent des attributs identitaires que notre mémoire culturelle est susceptible de décoder.

Très vite alors apparaît l’évidence de l’anachronisme. Napoléon avoisine un uhlan de 14-18, des tommies de 40-45, un chevalier moyenâgeux... Mieux encore, s’insèrent un nageur dans sa piscine, une ménagère faisant ses emplettes, une rangée de coureurs démarrant un cent mètres, une mère donnant becquée à son rejeton... Sans omettre  la cohabitation du cheval, de la moto du vélo, du tank ou de l’avion ainsi que des lieux géographiques éclatés.

Bref, un brassage similaire à celui auquel nous a accoutumés l’afflux permanent d’images, d’informations sur nos écrans de télé ou d’ordinateurs qui ne tiennent compte de chronologie, ni de hiérarchie événementielle. Ainsi s’élabore une relation incessante entre passé et présent, conflits et vie quotidienne.

Michel VOITURIER  

 

Ces scènes sont peuplées de silhouettes noires, de spectres en provenance de  contextes sociaux et historiques différents. Comme s'il s'etait soudain trompé de film, un soldat de l'époque napoléonienne croise sur son chemin un enfant avec une trotinette. Une star du tennis Belle Époque se rend de manière insouciante vers une scène de torture.

Ces accumulations d'anachronismes et de contradictions nous renvoient à notre monde actuel au sein duquel des confrontations permanentes ont lieu entre Nord et Sud, pauvreté-richesse, tradition-modernité.

L'anonyme configuration dans laquelle se déroulent ces scènes, met en exergue de manière surprenante la mesure de l'horreur.

Ce travail est un peu comme une grimace, entre le rire franc et l'appel au secours.

 

 

2008 - 2009


Artiste de la Comunauté Française de Belgique

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