Installation / Photographie / Film                   

Louise Harvey

TEXTE DEMARCHE

Mes images sont issues de la technique de la superposition.

Ce sont des prises de vue plein cadre, en lumière naturelle, sur film argentique inversible, montées en nombre sous cache de verre. Pas de découpe, pas de collage, pas de rajout de couleurs, pas de manipulation numérique.

C’est une dialectique de la DISPARITION et de l’APPARITION a travers la transparence du FILM DIAPO (des éléments qui en absorbent d’autres ou/et qui en révèlent de nouveaux ainsi créés).

Je chemine sur la SUPERPOSITION de couches, de strates.

La nature de mon travail est documentaire, elle ne se veut pas esthétique. Son but n’est pas de confectionner de belles images ; c’est une tentative de RENDRE COMPTE de l’incertitude, du déplacement (des décalages), du temps, une tentative de remettre du HORS-CHAMP dans le cadre.

 

CHINA - DANS L'OEUF DU DRAGON

Le corps de l’immense animal se voulait vide et plein, transparent et opaque, ses écailles lumineuses et sombres, ses déplacements silencieux et bruyants …

Je n’avais jamais sévi dans le voyage organisé. 3 villes en 10 jours :  BEIJING, XIAN, SHANGHAI. Images d’une errance impossible, de captures en surface, d’impressions fugitives. Du Jaune et du Rouge, le Noir, le Bleu de la lumière et du silence. Des êtres apparaissent isolés et solitaires. Une apparente confusion très ordonnée.

Je songe à un film. A des photogrammes en mouvements à travers des traditions séculaires qui se redécoupent, se morcellent sur la platine du progrès.

Extraits éphémères. Une certaine ouverture de la CHINE. Clônages, mutations ou métamorphoses ?  Le Dragon finirait-il par se manger la queue ?

… on le disait majestueux et magnifique, certains parlent encore de traces colorées laissées par son passage.
 
 

MX

 

KVS

 

 

 

Il était une fois dans une forêt de pierres bleues … un théâtre.

Je suis arrivée sur le chantier du KVS, par un sentier non balisé, grâce à des amis architectes, du cabinet A.2R.C, qui oeuvraient sur ce projet. Ils connaissaient mon intérêt pour les sites urbains en mutation. Ils ont donc négocié mon libre accès sur ce chantier auprès des intervenants concernés.

 

Les séances de prises de vues ponctuelles, en compagnie de ma complice Aïcha, se sont échelonnées sur deux ans. Le KVS muait sous nos yeux.

J’essayais d’en capter l’essence

avec une série d’images prises de l’intérieur de sa chrysalide.

Peu à peu, le chantier et le théâtre s’y confondaient, des lumières surgissaient, des décors apparaissaient, une mise en scène s’y créait par elle-même.

Des personnages y circulaient (dont un certain fantôme) selon un ordre et un rythme ordonnés.

Le spectacle s’amorçait, il fallait le regarder et en profiter.

Parallèlement diverses connivences voyaient le jour et MUTATIES a éclos mais cela est une autre histoire …

DANS LE PORT DE BRUXELLES

Dans le port de Bruxelles parce que c’est un port d’attache (pour beaucoup d’entre nous) et qu’il y a plein de gens qui arrivent et qui partent

Dans le port de Bruxelles parce qu’il y a des sites qui meurent et qui naissent et que cela me fait penser aux marins de Brel (ceux d’Amsterdam)

Dans le port de Bruxelles parce qu’il y a des grues à pertes de vues qui grimpent et qui tournent dans ses cieux chargés et changeants de bord de mer

Dans le port de Bruxelles parce qu’il y a des lieux qui vivent et  qui bougent qui se transforment se retransforment et se retransforment encore

Dans le port de Bruxelles Parce que j’ignore combien de temps j’y resterai

CV

Née sur une île au confluent d’un lac glaciaire, fille de bûcheron, Louise HARVEY, photographe autodidacte, a sillonné les chemins de traverse avant de s’investir à temps, plein dans les arts visuels.

Issue d’un pays aux racines de civilisation encore jeunes, mais séduite, dès son plus jeune âge, par l’archéologie antique, la trace et les strates lui sont apparues comme des éléments sous-jacents essentiels. Elle ressentit l’appel de la ville.

Son premier travail photographique sur les terrains vagues de Montréal, « Vague à l’âme », l’a guidé vers une démarche qu’elle dénomme « archéologie urbaine de surface ».

D’expositions en installations (dont certaines avec des collectifs d'artistes),  en France, en Belgique et au Québec, rapidement l’image simple n’a plus suffie à sa perception de la prise de vue. Le plan unique ne pouvant englober toute la richesse d’un site, la superposition d’images (technique employée dès l’aube de la

photographie) s’est donc révélée comme le procédé lui permettant « d’insérer dans une globalité les sillons du temps, les lumières et les espaces ». Tout en restant fidèle à une photographie documentaire, une dialectique de la disparition et de l’apparition s’instaure. D’un même lieu ressurgissent des éléments oubliés et des détails invisibles.

De divers sites réunis en transparaissent de nouveaux. On s’y promène, on y erre et l’on s’y perd quelquefois.

Louise HARVEY vit et travaille à Bruxelles depuis 2000. Elle fabrique ses images à partir de bandes films diapositives. Ses prises de vues sont effectuées plein cadre, toujours en lumière naturelle et sans intervention numérique. La superposition d’images caractérise sa démarche depuis près de 20 ans.


Contactez l'artiste:

Adr: 243 chaussée de Charleroi
1060 Bruxelles

e-mail: louise.harvey@skynet.be

Tél:
+32 (0)2 538 2661  Gsm: +32 (0)4 74 76 28 13

 



China


 

Saint Elisabeth

 

 

 

 

 

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