Claudine Ruelle
Si Claudine Ruelle nous a habitués à nous proposer des paysages aux lignes d'horizon lointaines, ses dernières ses œuvres vont encore plus loin dans la démarche qui lui est propre. Elle nous présente ici encore des paysages, mais ces paysages imaginés sont maintenant de véritables prétextes à sa constante recherche d'effets de matière. Fascinée par l'eau, elle nous fait découvrir la richesse de ses reflets et les variations dont elle est l'objet sont pour elle un véritable terrain d'investigations sans limite. Parfois, elle prend comme point de départ des empreintes de pierres ou d'autres éléments naturels qu'elle utilise par la technique du frottis ou du monotype. Mêlant les pigments, le pastel, l'acrylique, ses œuvres sont recomposées par fragments et marouflées sur de la toile de lin brute. Si le paysage est omniprésent dans son travail, c'est donc bien au résultat de l'inlassable quête des effets de matières que Claudine Ruelle mène depuis de nombreuses années.
EN SUIVANT CLAUDINE RUELLE Découverte en 1982 à la galerie d'Egmont, Claudine Ruelle (1941) est depuis lors restée fort présente dans la suite d'articles que j'ai alignés au fil des ans (elle fut mon premier article pour Bruxelles News en janvier 2005) Au départ elle peignait des corps mais des corps en souffrance Dans un article de 1989 je constatais avec espoir, son pouvoir de sublimer la douleur, ce qui devait se produire. Comment ne pas chanter le monde quand de la porte du jardin on aperçoit le clocher de Sebourg (France) et que Roisin, le Caillou-qui-bique, Verhaeren, le Haut-Pays sont à portée du regard. Alors au fil des années Claudine Ruelle s'est vouée au paysage. Ce ne furent jamais des « vues » mais des contrées sans horizon, des toiles dont les avant-plans avaient quelque chose de cinématographique par l'ampleur du regard. Une série de champs de lin fut impressionnante dans sa manière de souligner cette particularité du Nord et de l'Ouest de la Belgique où le lin (et le textile) furent de véritables mines d'or à ciel ouvert. Côté technique, Claudine Ruelle n'a jamais lésiné sur les moyens, utilisant des collages à haut risque et des matières peu nobles mais chargées de signification comme les cartons ondulés, par exemple. Il Y eut une parenthèse qui parlait du Maroc, pas des Clubs mais des villages qui, encore une fois, avaient renoncé à tout horizon, laissant la place aux choses non dites. Et tout doucement l'eau s'introduisit dans les toiles, des sources imprévues et des allusions aux rivières Honnelles qui ont parfois bousculé le Haut-Pays où elle vit. Mais l'artiste célèbre pardessus tout l'eau principe de vie, l'eau miroir attirant (traître parfois). Pigments, pastels, frottis, monotypes, aucune technique ne lui est étrangère quand il s'agit de chasser le moindre reflet et chanter la lumière, cette perle omniprésente dans ses oeuvres. Après des années d'enseignement, Claudine Ruelle se consacre à ses expositions, sans précipitation inutile, en choisissant bien les cimaises où se poser. Article d'Anita Nardon
|
Artiste de La Communauté Française de Belgique
|
Toutes les photos
et textes présentés sur notre site Web sont soumis aux droits des artistes
Artiste de La Communauté Française de Belgique