Catherine RIOS
Exister, c’est être perçu et percevoir (Berkeley) La matrice de mes images est elle-même une image : une photographie orpheline, survivante, anonyme. Image générique où s’impriment les estiges d’une présence qui s’expose à la visibilité. Personne, ersonnes : preuves et épreuves de la précarité d’un faire image dont e poursuis et renouvelle l’énoncé, le tracé. J’en extrais la trame ui fait émerger la figure, figure subsistante qui insiste à faire sens, trace.Mon travail s’attache à élargir la brèche de ces restes de sens, à creuser le sillon qui permet d’accéder à l’image pour la faire à la fois mienne et vôtre. Une appropriation qui passe par une mise à l’épreuve de l’image générique dans sa matérialité, en la réduisant à son plus simple appareil à la limite de sa disparition : sa trame, sa trace, sa figure résiduelle. Extraite du contexte d’origine qui lui conférait un sens particulier, l’image résultante, subsistante, matérialise et manifeste le trouble de son déplacement : elle porte l’empreinte des altérations qui l’ont fait revenir (disparaître pour réapparaître) du lointain au plus proche, du singulier au pluriel, de l’insignifiant au sens figuré, figurant.
Les procédés que j’emploie pour éprouver l’image sont semblables à ceux de la mémoire dans sa représentation résiduelle: ils interrogent la figure flottante d’une humanité qui cherche à subsister à travers ses figures. Figures qui toujours nous précèdent, nous survivent, nous regardent, nous questionnent : " exister, c’est être vu " ? Dans l’attente du regard de l’autre s’ouvrent un espace et un temps suspendus au regard qui guette le petit oiseau qu’on attend toujours et qui devrait surgir de nulle part. Catherine Rios 2010 |
2011
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