PANDORA / Mireille Liénard L'exposition est un environnement, un lieu de vie, ou plutôt un leurre de lieu de vie - espace équivoque de séduction, qui nous suggère une imposture. Le lieu est habité, et les objets qui y prennent place sont des objets quotidiens. Pourtant, ils suscitent des sentiments tourmentés. Ouvrages de fantaisie ? Meubles démoniaques ? Ils sont bien reconnaissables et cependant, ils ont une autre existence - des détails les différencient des objets utilitaires. On a échangé le but originaire contre un autre but, qui lui est psychologiquement apparenté. Les fonctions primaires sont revisitées, chargées de qualités émotionnelles. Une femme hante ces lieux - Pandore - femme artifice, par essence simulacre, figure féminine trompeuse. La beauté qui fascine peut cacher le pire des maux. Son empreinte séductrice est la forme galbée et son mal est cette plaie rouge qui marque chaque objet. Les maux qui errent de par le monde peuvent être invisibles - les autres, qui gîtent en la maison, comme le beau mal qu'incarne Pandore, se cachent sous l'apparence de la séduction. "Pandore" est la femme qui conjoint la chiennerie de la vie humaine et sa part divine. Elle oscille entre les dieux et les bêtes, ce qui est le propre de l'humanité. J.P. Vernant I N S T A L L A T I O N : >> 3 Meubles, 3 positions, 3 stades de la vie - Debout
: une armoire, enveloppante, Sarcophage (éthy.: qui
avale les chairs) anthropomorphe. - Couchée : un lit douillet dont la couche est lacérée de cette même béance rouge. - Aussi,
un grand cône renversé, entonnoir suspendu, englobant
l'espace, sombre nid de maux,
"boîte"
de Pandore, révélé par 2 miroirs extérieurs - regard
voyeur, prométhéen, qui
découvre la photo d'une femme nue, vulnérable, recroquevillée
en Mireille
Lienard 34 pages 15 illustrations noir & blanc & couleurs à
commander à l'artiste.
Les Epreuves de PANDORE / Marco Badot Au fil de lettres de et vers la Grèce a germé l’idée des épreuves chromogéniques (les « photos ») uniques de Pandore qu’humblement je propose en regard des sculptures/objets de Mireille Liénard, la grande analyste (Louise) Brooksienne des mythes, dont j’admire l’œuvre depuis belle lurette. En bon garçon post-moderne, il est quasiment de rigueur d’éviter la lecture psycho-sexuelle trop immédiate du mythe ; une réflexion sur la beauté féminine n’est cependant pas hors de question. Je collectionne ces photos des années 30 et 40, ces études pseudo-académiques fort froides destinées en fait à titiller le badaud sous le prétexte de l’appréciation de l’antiquité. Je les ai re-photographiées à ma manière, à l’aide d’une chambre obscure très primitive (une autre boîte), en projetant ces corps aseptisés, complètement dénudés de tout signe caractéristique, de toute marque signalétique, sur les anatomies bien réelles de femmes en chair et en os, dans le désir de re-sexualiser ces images trop anodines, trop léchées, trop propres et, en fin de compte, n’ayant rien à voir avec la réalité du corps. Pourquoi Pandore, pourquoi les femmes trop belles seraient-elles (selon le mythe) nécessairement dangereuses, néfastes ? Parce
que les hommes sont trop niais pour accepter l’idée d’une femme
splendide et bienveillante, parce qu’ils ont peur des femmes bien
entendu (ce qui explique les dents), parce que la beauté des femmes,
de toutes les femmes, leur force et leur résilience castrent ces
homuncules. Marco Badot Marco
Badot 47 pages, +ou- 27 illustrations couleurs 12 noir & blanc Prix
11 € port
compris. |
photos
de Elias Albert
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