
avec l'aide de






 Notre
galerie a choisi la s.a. Léon Eeckman pour assurer
les nombreuses expositions qu'elle organise
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Laurent d'Ursel
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Belgique, terre d’écueils
Pour
détraquer la belgitude
Être
belge est une catastrophe et doit le rester. Revendiquer
sa belgitude, c’est, au contraire, faire de soi la victime consentante d’une
forme très pernicieuse de discrimination
positive. Il est vrai que la belgitude s’invite aujourd’hui dans les
salons, s’accroche aux cimaises, collectionne les titres de gloire, pique la
curiosité marchande, endort la plus élémentaire méfiance.
Bientôt
on fera du belge au kilomètre, du belge pour ascenseur, du belge comme
médicament, du belge pour devenir belge. On imagine des Belges en tête de
gondole, en produit d’appel, en cadeau surprise. D’aucuns châtient déjà leur
humour, empanachent leur détresse, plastifient leur accent, s’emballent sous
vide. Halte à la récup : le Belge n’est pas une marchandise.
La
belgitude est un nouvel académisme. Au miroir déformant qu’on nous tendait avec
condescendance (et derrière lequel nous
vaquions à ce métier harassant qui consiste à n’être personne d’autre que
soi-même), nous préférons maintenant l’image d’une marque déposée dans laquelle
on feint de se reconnaître, pire : devant laquelle nous commençons à
grimacer pour mieux y coller.
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Serge
Poliart
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Monsieur Poliart, que certains,
dans les années 60, appelaient « Beau Serge », met dans ses dessins
(ne parlons pas de son chevalet ni de ses écuries, de ses fresques
ni de ses frasques, qui engendrent d’autres plaisirs) toute la tendresse
qui lui gonfle le cœur. Un enfant nu, une mère célibataire,
un cul-de-jatte, un gros cochon dans un peu de jus, des amis qui
s’étranglent, des frites mal cuites, des cours de récréation et
de miracles, des morceaux de crottes et de squelettes, des riens
du tout – par exemples – réchauffent son crayon et lui donnent des
couleurs, celles-là même qu’il a aux joues quand, le soir et dans
la solitude, il lit quelques pages du Cantique des Cantiques.
Et quand il voit des plumes sur
le derrière d’un petit oiseau, il pense aussitôt à d’autres plumes,
non à celles de Chateaubriand ou de Jules Michelet, mais à celles
qu’il imagine sur la tête de messieurs qui mangent des oranges et
font du bruit. C’est un cas, parmis d’autres qui, eux, ne savent
pas dessiner.
André Balthazar,
janvier 2003
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André
Stas
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Né à Liège le 19 novembre 1949 Stas découpe pour assassiner l'image convenue et, dans une prolifération folle, donner naissance à une prolifération d'autres images qui se déchaînent.
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et textes présentés sur notre site Web sont soumis aux droits des artistes
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La
Galerie.be
tient sa singularité reconnue de l'originalité
individuelle et marquante des artistes qu'elle propose.
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